Confinés mais pas renfermés

Nous recevons de multiples échos de la part d’anciens étudiants du Studium affrontés à la pandémie.

 En voici deux, parmi les plus significatifs :

Laurent Bissara (2014-2018)

 

Ordonné prêtre en 2018 pour les missions étrangères de Paris, le P. Laurent Bissara est le sucesseur du P. Laborde à la tête de Howrath South Point, une œuvre en Inde qui accueille quelques milliers d'enfants

 

Ici c’est le calme avant la tempête. Les projections les plus optimistes sont assez terribles.

Le système de santé indien n’est pas du tout prêt à affronter une telle épidémie... et la promiscuité dans les zones urbaines du nord de L’Inde ne risque pas d’aider à endiguer le virus.

Le gouvernement nous a demandé de fermer nos écoles et la moitié de nos centres.

Seuls nos centres du nord Bengale qui accueillent des enfants handicapés sont restés ouverts.

Ce sont également des fermes, donc ils sont plus autonomes en termes alimentaires. Ici à Howrah, nous nous réorganisons. La plupart des familles que nous aidons et de nos bénéficiaires sont des travailleurs journaliers. Le lockdown les met dans une situation économique difficile. Nous sommes en train de mettre en place une aide.

J'essaye de rester optimiste, de transmettre l’espérance et la confiance. Je célèbre tous les jours l’eucharistie – seul – dans mon centre, unis à tous ceux que je connais en France, en Italie et ailleurs. Mes frères prêtres indiens célèbreront tout seuls la Semaine Sainte. J’aurais quant à moi sans doute la grâce d’avoir une petite assemblée – les sept caregivers et les trois enfants qui sont restés au centre, dont plusieurs sont chrétiens.

Merci pour vos pensées et vos prières.

Bonne montée vers Pâques.(01 04 2020)

Theodore Kpoda (2013-2016)

Ordonné prêtre en 2017 pour le diocèse de Dori, au Burkina Faso, le P. Théodore Kpoda  nous fait part des épreuves des chrétiens de cette région, proche du Mali.

« Jusqu'à un certain moment, les attaques n'étaient pas ciblées. Mais très récemment encore, le 9 février, une de nos succursales (clochers) a été attaquée : ils ont tué un catéchiste et une dizaine de nos fidèles. À la même date et aussi le 21 février, même scénario dans deux églises protestantes.

Nous avons comme l'impression qu'ils veulent instaurer la charia au nord du pays. À cause des récentes attaques, nous avons beaucoup de déplacés accueillis au centre-ville.

On a donc la charge de leur trouver des vivres, des tentes et d’autres choses pour subvenir à leurs besoins.»

Depuis le 9 mars 2020 le Covid aggrave la situation dans le pays : « Les gens sont déboussolés, parce que le gouvernement, dont la plupart est atteinte par ce mal, est préoccupée à Covid'19, pendant que les terrorismes font la loi dans le Sahel. Alors, notre programme se voit urgent pour donner espoir aux populations qui accourent et que nous avons pu recenser (500 personnes). »