S'épanouir ou se renoncer ?

Dans le cadre des "Samedis du Studium", une nouvelle formule sur une journée pour réfléchir, partager et questionner. Ce 15 janvier, le thème en était "S'épanouir ou se renoncer ?"

C’était le thème d’une journée d’étude au Studium : de 9 heures à 17 heures, pour réfléchir ensemble guidés par deux intervenants. Le premier, psychanalyste, Jean-Guilem Xerry, grâce à une présentation des aspects psychologiques et sociologiques du monde actuel, a permis de comprendre pourquoi le renoncement n’a pas bonne presse face à l’impératif d’être heureux et de s’épanouir.

S’épanouir ou se renoncer : deux orientations inconciliables dans notre société où l’hyperconsommation exacerbe les désirs, en les laissant le plus souvent insatisfaits, engendrant alors une intolérance à la frustration. Suivant la génération à laquelle vous appartenez (l’une des 5 qui se côtoient aujourd’hui), votre rapport à la frustration varie, mais est nécessairement marqué par les réseaux sociaux qui prétendent combler vos manques, et par le « tout, tout de suite ». Vous l’avez compris, renoncer à soi est absolument contre-culturel mais en réalité, nous a fait redécouvrir l’intervenant, tout à fait naturel : notre vie est jalonnée de renoncements naturels (le sein maternel, le toit familial...) qui ne sont pas des amputations mais qui au contraire génèrent la vie. Alors se renoncer en vue de s’épanouir.

Jean-Guilhem Xerri - Psychanalyste et biologiste médical Edouardo Calasanz - Philosophe

L’intervention du philosophe Edouardo Calasanz a apporté l’éclairage spirituel à travers l’enseignement du Bienheureux Père Marie-Eugène dans son œuvre maîtresse, Je veux voir Dieu : l’auteur y présente le saint dans le plein épanouissement de sa grâce et de son humanité. La sainteté n’est-elle pas en effet la réalisation de soi la plus parfaite ? Or, elle comporte le renoncement qui consiste en une réorientation : pour accueillir et déployer ce « oui de Dieu » qu’est la vie de la grâce, il s’agit de renoncer à son moi égoïste. Le oui à l’union transformante que Dieu opère en l’âme donne sens à tous les non, c’est-à-dire à tous les renoncements que celle-ci a à faire pour s’ouvrir à cette action. Ce chemin de renoncement est progressif et adapté à chacun, en attendant le plein épanouissement qui dilate le moi à la taille de l’église.

Cette vidéo peut être consulté via ce lien : https://www.studiumndv.fr/fr/enseignement/cours 


Mademoiselle Armelle Hirschauer, professeur de philosophie