Visite de la facture d'orgue Quoirin

Le samedi 14 janvier, un petit groupe du Studium est allé visiter la facture d’orgue Quoirin, dans les garrigues de Saint Didier, guidé par le fils de M. Quoirin et une jeune salariée de l’entreprise qui accompagne régulièrement à l’orgue la messe du Studium.

Cette entreprise de 15 salariés est la plus grande facture d'orgue de France. Au rez-de-chaussée se trouve l'atelier bois, où sont fabriqués et restaurés les buffets d'orgue d’orgue (actuellement celui de la cathédrale de Reims, par exemple) ; nous y avons également vu l’orgue moderne de Montpellier et un orgue du XVIIIe, celui de Pontigny. À région différente, climat différent, d’où la nécessité d’harmoniser l’orgue dans son église habituelle, et pas dans les locaux de l’entreprise : « l’orgue est un instrument vivant » ! Cet aspect très vivant de l’instrument guide aussi le choix des essences de bois : plusieurs essences, plus ou moins denses, sont utilisées, étant donné que le bois travaille en fonction des saisons.

Si l’orgue est un instrument vivant, les techniques de fabrication et restauration, elles, n’ont pas changé depuis la publication au XVIIIe siècle de L’art du facteur d’orgue du moine bénédictin et facteur d’orgue Dom Bedos de Celles, qui reste le manuel de référence ; un exemplaire original en est conservé à l’Inguimbertine à Carpentras.

À l’étage du bâtiment se trouve la section des tuyaux : la note d’un tuyau est déterminée par sa longueur et le timbre par son diamètre. Le chef d’atelier de la tuyauterie nous a monté comment souder une rallonge sur un tuyau qui aurait été coupé trop petit ; l’autre possibilité pour rallonger le tuyau étant de faire une entaille dont on règle la hauteur. Pour accorder un orgue (2 fois par an, aux changements de saison), il faut harmoniser tous les tuyaux un à un ! Pour cela, on règle l’orientation du biseau à sa base et l’ouverture de la partie haute du tuyau. On accorde un tuyau par rapport au tuyau de prestant : on entend des vibrations jusqu’à ce que les tuyaux de la même note sonnent ensemble, ce qui supprime la vibration.

Cette visite nous a permis d’entrer au seuil de ce monde de l’orgue et de percevoir quelques-uns de ses enjeux ecclésiaux. Cet instrument magnifique au cœur de la vie liturgique de la communauté participe à rendre à Dieu la louange qui lui est due : soutenus par l’orgue, « tous rassemblés ils béniront le Seigneur éternel » (Tb 13,15) !


Marie Geyer, étudiante extraordinaire